Face aux menaces russes, Macron muscle la défense spatiale française avec 4,2 milliards d'euros
Face aux menaces russes, le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi un investissement supplémentaire de 4,2 milliards d’euros pour la défense spatiale française d'ici à 2030.
En présentant la nouvelle stratégie spatiale française à horizon 2040, le chef de l'Etat a notamment prôné le développement des futurs lanceurs européens réutilisables pour gagner en compétitivité face à SpaceX d'Elon Musk.
"La guerre d'aujourd'hui se joue déjà dans l'espace et la guerre de demain commencera dans l'espace", a déclaré le président francais à Toulouse, au siège du Commandement de l'espace, qu'il vient d'inaugurer.
"Nous vivons l'espionnage, par exemple par la Russie, de nos satellites par des vaisseaux patrouilleurs, les brouillages massifs des signaux GPS, les attaques cyber contre nos infrastructures spatiales, les essais de missiles antisatellites, le développement d'armes antisatellites (...) et même la menace russe, particulièrement choquante d'armes nucléaires dans l'espace", a-t-il détaillé.
Pour répondre à ces défis, il a annoncé qu'il entendait consacrer 4,2 milliards d'euros supplémentaires aux 6 milliards déjà prévus pour le spatial militaire d'ici 2030, dans le cadre de l'actualisation de la loi de programmation militaire.
S'y ajouteront "plus de 16 milliards d'euros pour le spatiale français civil, en incluant les activités duales" (civiles et militaires), a-t-il ajouté.
C'est toutefois bien en deçà des 35 milliards d'euros que le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a promis d'investir d'ici 2030 dans la défense spatiale allemande pour contrer les capacités militaires de la Russie et de la Chine.
La France risque donc de se présenter en position de faiblesse pendant la conférence ministérielle de l'ESA prévue à Brême, en Allemagne, les 26 et 27 novembre.
Le président français a également demandé de sortir du principe du "retour géographique" de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui garantit que chaque Etat membre récupère, sous forme de contrats industriels, une part des investissements proportionnelle à sa contribution au budget de l’agence, deux semaines avant le conseil ministériel crucial de l'ESA qui définira les budgets pour les trois ans à venir.
Ce principe "a eu sa justification et son utilité à une époque, mais nous devons désormais tourner la page" pour que "nos champions européens soient compétitifs", a-t-il insisté.
Il a également souhaité le développement de futurs lanceurs spatiaux "autour de la réutilisation, la propulsion à bas coût, la motorisation à forte poussée" et "moderniser" la base spatiale européenne de Kourou, en Guyane française, "pour en faire un lieu agile, ouvert aux petits lanceurs et à des partenaires étrangers".
W.Schwarz--NWT