L'automobiliste qui avait foncé dans la foule à Liverpool bientôt fixé sur sa peine
L'automobiliste qui avait blessé plus de 100 personnes en fonçant dans la foule en mai lors de la parade de la victoire du club de football Liverpool FC en championnat d'Angleterre va être fixé sur sa peine, à l'issue d'une audience de deux jours, lundi et mardi.
Paul Doyle, 54 ans, avait été arrêté sur les lieux et placé en détention.
Le juge Andrew Menary a prévenu fin novembre qu'il était "inévitable" qu'il soit condamné à une lourde peine et l'a appelé à s'y "préparer".
Ce père de trois adolescents, qui était en larmes lors des précédentes audiences, encourt la perpétuité.
Après avoir d'abord plaidé non coupable, il a admis avoir délibérémment foncé dans la foule, sans toutefois donner d'explication à ses actes. La piste terroriste avait très tôt été exclue.
Le 26 mai, des centaines de milliers de supporters, souvent en famille, s'étaient rassemblés dans le centre-ville de Liverpool, dans le nord de l'Angleterre, pour applaudir les joueurs du club, dont les stars Mohammed Salah et Virgil van Dijk, qui avaient défilé dans un bus à impériale.
Mais les scènes de joie avaient laissé place au chaos quand Paul Doyle avait percuté la foule avec sa voiture.
Un peu plus tôt, il avait quitté la maison familiale dans la banlieue de Liverpool avec sa Ford Galaxy Titanium pour aller chercher un ami qui participait aux célébrations.
Les rues étaient fermées à la circulation mais, selon l'enquête, Paul Doyle s'était engouffré derrière une ambulance.
Cette course folle avait duré sept minutes. Au total, 134 personnes ont été blessées, parmi lesquelles une cinquantaine ont dû être hospitalisées, selon la police.
La plus jeune victime est un bébé de six mois qui a été éjecté de sa poussette, mais qui s'en est miraculeusement sorti sans blessure grave.
Des images sur les réseaux sociaux avaient montré des corps à terre, un homme projeté sur le capot. Des victimes se sont retrouvées coincées sous le véhicule.
"Ce n'est que par chance que personne n'a été tué", a souligné l'inspecteur de police John Fitzgerald fin novembre.
- Jurons et klaxons -
"Beaucoup sont encore en train de se remettre des blessures qu'elles ont subies ce jour-là", a-t-il indiqué.
Un homme était finalement parvenu à monter dans la voiture et avait enclenché la boîte automatique en position parking, contribuant ainsi à l'immobiliser.
Dans un revirement inattendu, Paul Doyle a admis le 26 novembre, d'une voix à peine audible, les 31 chefs d'accusation retenus contre lui - dont celui de tentative de causer des blessures volontaires graves -, ce qui a automatiquement mis fin à son procès.
Il a ainsi reconnu avoir "délibérément foncé dans une foule d'innocents", a alors déclaré la procureure Sarah Hammond.
Une caméra qui se trouvait dans sa voiture a montré qu'il était "de plus en plus agité à cause de la foule".
"Plutôt qu'attendre qu'elle passe, il a délibérément foncé sur elle, se frayant un chemin de force", a poursuivi la procureure.
Paul Doyle était un ancien militaire de la Royal Navy selon des médias britanniques, qui travaillait dans la cybersécurité.
L'accusation avait prévu de présenter au procès des vidéos provenant de sa voiture montrant qu'il avait émis des jurons à plusieurs reprises et klaxonné les piétons, furieux de leur présence sur la chaussée.
"Foncer avec un véhicule dans une foule est un acte de violence délibéré. Ce n'était pas un simple moment d'égarement de la part de Paul Doyle", a ajouté la procureure.
Après l'arrestation de Paul Doyle, la police avait rapidement écarté la piste terroriste. Elle a reçu des centaines de vidéos de supporters présents sur les lieux pour l'aider à mener son enquête.
W.A.Haas--NWT